• FR
  • NL
  • EN

Crépuscule du dollar ou comment les attaques de Trump sur la FED précipitent son déclin

En quelques mois, on observe l’accélération d’une tendance géopolitique entamée depuis des décennies, particulièrement depuis la fin de la Guerre froide en 1991 : l’isolationnisme américain. En réalité, une fois leur territoire national conquis au XIXe siècle, les États-Unis ont théorisé cet isolationnisme. Sait-on, par exemple, qu’en 1914, leur armée était la 17e mondiale ? Ce sont des conflits étrangers, combinés à leur peur de voir leur modèle mercantile submergé par des influences collectivistes (notamment soviétiques), qui ont déployé leur fougue impérialiste, notamment après leur entrée en guerre en 1917 et 1941.

Mais il y a autre chose : le dollar est devenu la monnaie dominante et de réserve mondiale après les accords de Bretton Woods en 1944, car il est garanti par la capacité des États-Unis à intervenir partout dans le monde. Le « collatéral » du dollar, c’est leur armée, la plus puissante du monde, avec un budget de 886 milliards de dollars en 2024.

Que constate-t-on aujourd’hui ? Les États-Unis se désengagent de conflits étrangers – comme en Afghanistan en 2021 – et reconnaissent des zones d’influence (Chine, Russie), qui, dépouillées de leur prosélytisme marxiste ou maoïste, deviennent des concurrents commerciaux. Appréhendés sous un angle géopolitique, les États-Unis refluent vers eux-mêmes dans une logique de prospérité nationaliste, exacerbée sous Donald Trump.

Il arrivera immanquablement un moment où le dollar n’aura plus de garant suffisant pour assurer sa crédibilité intemporelle, ce qui rendra son utilisation moins fiable pour des investissements à long terme. En 2025, le dollar a déjà chuté de 10 % face à l’euro, un signe de « dédollarisation ».

Tout ce que fait Trump va dans cette direction : droits de douane, menaces de fermer des ambassades, sortie probable d’organismes internationaux comme l’OMS ou l’OMC, voire un jour le FMI et la Banque mondiale. On sait que les États-Unis n’ont pas de politique étrangère, mais exportent leur politique intérieure, souvent chaotique.

C’est justement pour cela que, vu de loin, avec l’angle de la distance et du temps, il est impossible de ne pas assister, comme à un soleil de plaine qui se couche lentement, au crépuscule du dollar.

Mots clés

Articles recommandés

Pourquoi De Gaulle disait juste!

Pourquoi les Etats-Unis façonnne notre démocratie?

Donald Trump, reflet d'un président du XIXe siècle: l'énigme de l'annexion du Groenland…