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​Taxés jusqu’à l’épuisement: le cauchemar de la taxation des plus-values a pris forme!

Je ne voudrais pas être mal jugé sur mon sentiment concernant cette taxation des plus-values. Depuis des années, je plaide pour une globalisation des revenus et, à la demande d’un Premier ministre libéral, Charles Michel, j’avais imaginé la taxe sur les comptes-titres. Mais aujourd’hui, quel désastre intellectuel et fiscal ! Aucun fiscaliste de qualité ne peut en sortir autrement qu’écœuré.

Tout d’abord, rappelons que la Belgique taxe lourdement les revenus professionnels, première source d’épargne, à un taux marginal de 50 %. C’est pourquoi, depuis 1962, les plus-values ne sont pas taxées, car on ne taxe pas la formation du capital.

Or, aujourd’hui, contre toute logique, on cumule la taxe sur les comptes-titres avec la taxation des plus-values, c’est-à-dire qu’on taxe, pour les hauts patrimoines, les plus-values latentes et réalisées. On ignore totalement l’inflation, qui constitue la principale source de plus-values, ce qui revient à taxer la substance même du capital. Le gouvernement a également abandonné l’idée de déduire les moins-values, créant ainsi un impôt asymétrique.

Mais ce n’est pas tout. On va taxer l’entrepreneur au même titre qu’un rentier. On épargne celui qui, suffisamment fortuné, se contente de tirer des intérêts et des dividendes de son capital sans jamais le réaliser. On ne taxe évidemment pas les grands actionnaires de contrôle qui, pour conserver ce dernier, ne vendent jamais leurs titres, mais les transmettent. Et, bien sûr, ce même gouvernement a renoncé à récompenser l’actionnaire de long terme, celui qui aurait conservé ses titres pendant dix ans.

On va donc taxer l’épargnant de cette fameuse classe moyenne, ce que même le PTB rejette !

Soyons clairs, sans tomber dans la vulgate d’extrême gauche : si l’on avait vraiment voulu taxer les épaules lres plus larges, on aurait, par exemple, modifié les règles de donation, étendu la taxe sur les comptes-titres à d’autres actifs tout en augmentant son taux, réformé les barèmes de taxation des revenus professionnels et redéfini un cadre conceptuel cohérent pour la fiscalité.

Alors, voilà. L’été commence, et avec lui le cauchemar administratif, d’autant que les banques ont déjà annoncé qu’elles ne seraient pas prêtes au 1er janvier 2026.

Et, évidemment, ce taux de 10 % n’est qu’un début. Il grimpera à 30 %, comme le réclamait le CD&V en 2017, lorsque j’ai conçu la taxe sur les comptes-titres.

En résumé, pour un rendement fiscal dérisoire, on écœure un peu plus ce pays avec des impôts et on rappelle que l’entrepreneuriat, dès la première mise de fonds à risque, sera toujours plus lourdement taxé en cas de succès.

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