La croissance reste stable en dépit de l’incertitude persistante
Temps de lecture: 4 min | 04 déc. 2025 à 05:00
Banque Nationale de Belgique
L’activité économique belge a continué de croître à un rythme modéré au cours de l’été. Le climat des affaires n’en demeure pas moins empreint de prudence face à l’incertitude mondiale.
Les répercussions des droits de douane américains sur les entreprises belges sont restées limitées jusqu’à présent, selon les chefs d’entreprise interrogés dans le cadre du dernier Business Echo.
Presque tous les participants ont néanmoins adopté une position relativement prudente, exprimant au mieux des attentes modérées pour la croissance à court terme. L’incertitude persistante et l’absence de grands leviers de croissance continuent de peser sur la confiance. Les dépenses de consommation ont ralenti, tandis que les dépenses publiques devraient stagner, voire se contracter.
Quant aux entreprises, elles sont confrontées à des difficultés de planification de leur activité à long terme en raison de conditions économiques moins prévisibles.
Une rentabilité et une compétitivité toujours sous pression
Si les coûts des intrants restent stables dans la plupart des entreprises, les coûts élevés de la main-d’œuvre et de l’énergie continuent de peser sur les marges bénéficiaires et la compétitivité de celles-ci. Les prix de vente demeurent globalement inchangés dans la plupart des secteurs, dans un contexte de concurrence intense et de forte sensibilité des consommateurs aux prix.
Une demande de main-d’œuvre solide et des investissements axés sur l’efficacité
La demande de main-d’œuvre semble robuste mais, si presque toutes les entreprises embauchent, elles le font à un rythme mesuré et le recrutement de profils qualifiés reste problématique. L’inflation salariale s’est atténuée. Les dépenses d’investissement des entreprises demeurent limitées et largement axées sur la maintenance et sur l’efficacité. Les répondants signalent que des projets d’expansion sont fréquemment reportés ou revus à la baisse. La plupart d’entre eux ne considèrent pas les conditions de financement actuelles comme un obstacle.
Des dynamiques sectorielles fortement contrastées
L’industrie manufacturièreest toujours soumise à une forte pression. L’industrie pétrochimique, en particulier, fait état d’un taux d’utilisation des capacités historiquement bas, ainsi que d’une concurrence mondiale sur les prix. L’industrie pharmaceutique paraît robuste à court terme, mais les perspectives à plus longue échéance sont entachées d’incertitude. Porté par une augmentation de la demande, le secteur de la défense évolue à contre-courant de cette tendance.
Dans laconstruction, l’activité est qualifiée d’historiquement faible, surtout en ce qui concerne les nouveaux logements, même si les travaux de rénovation apportent un certain soutien au secteur.
Les activités de commerce signalent des pressions continues imputables à la faiblesse des dépenses des ménages et à une intense concurrence sur les prix.
L’activité de logistique et d’entreposageest globalement stable, en dépit de marges toujours limitées, en particulier dans la logistique.
Dans l’immobilier, le niveau de l’activité aurait atteint un plancher, avec une reprise des ventes de logements existants. Cependant, les conditions de financement, les difficultés persistantes liées aux permis de construire et la complexité de la réglementation contrecarrent les nouveaux projets.
S’agissant desservices aux entreprises, la croissance de l’activité s’est affaiblie tandis que la pression sur les marges s’est accrue, provoquant une accélération des efforts de numérisation et de réduction des coûts.
Perspectives pour le début de 2026 : la prudence est de mise
Au début de 2026, les conditions économiques devraient rester largement inchangées. Les ménages et les entreprises devraient rester prudents dans leurs dépenses et leurs projets d’investissements, et ce sur fond de défis structurels tenaces – en particulier dans l’industrie manufacturière, dans la construction et dans le commerce.