Politique fiscale de Trump : correction boursière en vue… parce que le taux d’intérêt risque devient risqué. Et cela c’est une nouveauté depuis près d’un siècle.
Quand on aborde la synthèse de la valorisation boursière, on en arrive immanquablement à l’actualisation des flux (essentiellement des dividendes ou des flux de trésorerie) pour valoriser une action, avec l’idée qu’il faut actualiser — c’est-à-dire ramener en unités monétaires actuelles — ces flux futurs.
On les réduit par deux éléments : le taux d’intérêt sans risque, assimilable au prix du temps, et une prime de risque, qui reflète l’incertitude associée à ces flux futurs. La clé est d’avoir un taux sans risque fiable.
Pour une valorisation américaine, le taux des obligations fédérales à 10 ou 30 ans, et pour l’Europe, le taux des obligations allemandes de même durée.
Le taux sans risque n’est plus véritablement sans risque, car la politique fiscale de Donald Trump, avec des déficits croissants, rend la dette publique progressivement insoutenable.
Supposons que le taux des Treasuries à 30 ans, actuellement à 5 %, passe à 6 % en raison d’une prime de risque de 1 %.
Cela réduit mécaniquement les valorisations boursières, avec des effets mondiaux.
Le S&P 500 ou le Nasdaq pourraient chuter de 10 à 20 %, les secteurs à forte croissance (technologie, santé) étant les plus vulnérables. La concentration des valorisations dans quelques géants (Apple, Microsoft) amplifierait le risque systémique.
En Europe, les indices (CAC 40, DAX) reculeraient de 8 à 15 %, car les capitaux se redirigeraient vers les Treasuries, malgré leur risque.
Les marchés émergents, dépendants des flux étrangers, pourraient chuter de 15 à 30 %, avec des dépréciations monétaires aggravant la situation (ex. : Inde, Brésil).
Ce scénario n’est pas impensable.