Expertise comptable et fiscalité. Non, notre profession n’est pas ennuyeuse, elle est même plutôt sexy!

Une récente étude de l’université d’Essex, publiée dans Sage Journals, vient de classer les comptables parmi les professions les plus ennuyeuses au monde, juste après les analystes de données et avant les fiscalistes.

Ce n’est pas la première fois que les métiers de la comptabilité et de la fiscalité se retrouvent stigmatisés de la sorte. Pourtant, cette vision réductrice ne reflète en rien la réalité actuelle. Notre secteur se métamorphose, porté par la digitalisation et l’automatisation, et s’ouvre à des approches de conseil, d’analyse prédictive et d’accompagnement stratégique.

Alors oui, si l’on se limite à l’image désuète de la personne penchée sur des piles de papiers, le regard rivé sur ses tableaux de chiffres, on peut aisément nourrir la caricature. Pendant longtemps, la comptabilité s’est associée à des tâches considérées comme rébarbatives : la saisie manuelle d’écritures, la vérification infinie de factures, la répétition constante de procédures. Mais cette époque appartient de plus en plus au passé.

Aujourd’hui, grâce à la puissance des logiciels comptables, à l’interconnectivité des plateformes et à la sophistication des algorithmes, nombre de ces opérations se font de manière automatique. Et ne parlons même pas des saut de productivité et de créativité que nous suggère l'intelligence artificielle. Exit les heures passées à encoder chaque ligne de données, place à l’analyse, à la réflexion et à la stratégie. Les professionnels de la comptabilité et de la fiscalité deviennent de véritables partenaires d’affaires pour leurs clients, qu’il s’agisse de grandes entreprises, de PME ou de travailleurs indépendants.

Dès lors, qu’y a-t-il de si « ennuyeux » dans le fait de conseiller un chef d’entreprise sur sa politique de croissance ?

D’utiliser des techniques d’analyse de données pour anticiper ses flux de trésorerie ? De contribuer à une saine gestion financière favorisant l’émergence de projets innovants ? En vérité, ce que les stéréotypes qualifient d’ennuyant relève désormais d’un métier en pleine expansion : nous exploitons de multiples sources d’information, développons des outils prédictifs et jouons un rôle déterminant pour éclairer les décisions stratégiques.

De surcroît, il ne faut pas sous-estimer l’aspect humain de nos fonctions.

Derrière les chiffres, il y a des entrepreneurs, des artisans, des associations, des familles. Nos missions vont bien au-delà d’un simple calcul comptable. Nous nous engageons à apporter de la clarté et de la sérénité dans un environnement réglementaire complexe. Nous accompagnons le développement d’activités locales et participons, à notre manière, à la vitalité économique du pays.

Bien sûr, on peut comprendre que certains pans de notre métier conservent une part routinière. Mais n’est-ce pas le cas dans la plupart des professions ? Les enseignants se plaignent de tâches administratives, les artistes de démarches répétitives, les journalistes de relectures incessantes… Tout travail comporte nécessairement une forme de routine. Ce qui compte, c’est l’ampleur du champ d’action et la finalité de nos interventions.

En ce sens, ce cliché d’une profession poussiéreuse et sans relief est aux antipodes de la réalité actuelle. Nous avons accès à des technologies de pointe ; nous dialoguons en permanence avec les plus hautes sphères de décision dans les entreprises ; nous conseillons, anticipons, calculons et orientons. Cela requiert rigueur, esprit d’initiative, curiosité, compétences en communication et une solide expertise financière et fiscale.

Alors, ne nous laissons pas enfermer dans des catégories toutes faites.

Les experts-comptables, fiscalistes et analystes financiers d’aujourd’hui sont de plus en plus « sexy » dans leur capacité à se renouveler, à se former en continu et à innover dans leur pratique. Les outils numériques, l’intelligence artificielle, la science des données ouvrent des horizons passionnants et réinventent notre rôle au sein des organisations.

En fin de compte, le propos n’est pas de nier l’existence de tâches répétitives, mais de rappeler que ces dernières ne définissent pas l’essentiel d’un métier en pleine mutation. L’impact que nous pouvons avoir sur le tissu économique, sur l’évolution de nos clients et sur la qualité de leurs décisions est immense. Les perceptions changent, lentement mais sûrement, et il serait bien dommage de s’arrêter à l’étiquette “ennuyeux” alors que nos responsabilités n’ont jamais été aussi diversifiées et stratégiques.

Non, notre profession n’est pas ennuyeuse.

Et loin de se figer dans un rôle passif, elle attire aujourd’hui des profils de plus en plus variés, férus de nouvelles technologies et animés par la volonté de faire la différence. Alors, à tous ceux qui continuent de nourrir ce vieux cliché, osons le dire : la comptabilité et la fiscalité se transforment. Elles embrassent l’innovation, l’audace et la créativité.

Et c’est ce qui les rend foncièrement “sexy”.